Un an après un plan social qui avait saigné les effectifs du prépresse, notamment ceux du service Correction, la direction de « L'Équipe » fait du chantage à l'emploi pour arracher des baisses de salaire !
Communiqué de l’intersyndicale SNJ – SNJ-CGT – UFICT-CGT – SGLCE-CGT de L’Équipe
Le déconfinement a débuté il y a moins de trois semaines mais la direction de l’UES L’Équipe n’a pas attendu longtemps pour se dévoiler : elle a laissé filtrer sa volonté d’imposer une baisse significative des salaires, du 13e mois et des jours de RTT en échange d’un maintien de l’emploi jusqu’au 31 décembre 2024. Jeudi, au cours d’une réunion plénière du CSE, elle n’en avait pas dit un mot aux élus, pendant que des rumeurs catastrophistes commençaient déjà à se répandre dans et en dehors de l’entreprise. Un grand classique à l’approche des grandes manœuvres made in Amaury.
La SAS L’Équipe est-elle dans une situation si périlleuse qu’elle aurait besoin de torpiller drastiquement les revenus et les acquis sociaux de ses salariés ? Elle n’a pourtant déposé aucune demande de prêt garanti par l’État (PGE) et les premières évaluations de l’impact de la crise sanitaire fournies par la direction ne semblent pas devoir mettre en péril la trésorerie plantureuse du groupe Amaury, loin de là.
Autrement dit, alors que le gouvernement a recommandé aux entreprises de ne pas profiter de la crise sanitaire pour déclencher de douloureuses restructurations, la direction entend profiter d’une crise conjoncturelle pour imposer une attaque inédite contre ses salariés. L’histoire récente regorge d’exemples d’entreprises où les salariés ont accepté de faire des « efforts », pour finalement constater que les promesses de maintien d’emploi ne tenaient pas longtemps.
Une fois de plus, faute de projet stratégique et éditorial pour un fleuron de la presse sportive, la seule solution trouvée par la direction est d’utiliser les salariés comme variable d’ajustement, dans une vision court-termiste de réduction des coûts.
Pour forcer vos représentants à accepter ces mesures brutales, elle exige de boucler un accord dans l’urgence d’ici fin juin, et menace dans un chantage scandaleux : c’est ça ou la suppression d’une centaine de postes à la rentrée. Un chiffre qui ne repose sur rien de concret pour l’instant, si ce n’est la volonté de faire peur pour faire accepter l’inacceptable. Comment serait-il possible de continuer à sortir un journal à cent salariés de moins, sans même parler des magazines ? Drôle de politique sociale que de vouloir obliger vos représentants à négocier avec le pistolet sur la tempe. Ceux-ci vont bien entendu étudier tous les moyens à leur disposition pour barrer le chemin à la direction. Plus que jamais, il faudra rester solidaires.
Le 31 mai 2020
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