Les correcteurs rémunérés à la pige sont des salariés. En cela, l’égalité doit être la règle ! Et toute exclusion des salariés rémunérés à la pige des dispositifs prévus par le gouvernement ou les employeurs devra être considérée comme une discrimination et traitée comme telle. On fait le point sur les revendications à porter.
[Mise à jour le 24 avril 2020]
Maintien de la charge de travail et de la rémunération
En cas de basculement des rédactions en télétravail (ce qui est le cas de la majorité d’entre elles), les piges prévues au planning, déjà distribuées, doivent être maintenues. Il est hors de question d’exclure les correcteurs rémunérés à la pige des dispositifs de maintien de rémunération. A minima, les services prévus au planning doivent être payés, qu’ils soient ou non travaillés (faute de matériel disponible, les pigistes sont souvent exclus des mesures de télétravail). Les salariés rémunérés à la pige doivent pouvoir se mettre en sécurité sans craindre une chute de leurs revenus. Si le télétravail est impossible, les correcteurs rémunérés à la pige doivent pouvoir être redéployés sur d’autres supports. Par exemple, si les paginations du print sont considérablement réduites, la direction doit redéployer des correcteurs rémunérés à la pige sur le Web, où la production éditoriale croît sensiblement en la période.
Accès aux dispositifs de chômage partiel
Si l’entreprise décide de recourir au chômage partiel et qu’elle met en place des dispositifs en ce sens, les correcteurs rémunérés à la pige doivent pouvoir y être inscrits, dans les mêmes conditions que les autres salariés, et ce si et seulement si leur charge de travail habituelle ne peut être objectivement maintenue. Le décret 2020-435 du 16 avril 2020 détaille les mesures prévues pour les salariés rémunérés à la pige et fixe notamment les condition d’éligibilité au chômage partiel : avoir au moins trois bulletins de paie dans les douze derniers mois, dont deux dans les quatre derniers ou avoir travaillé pour le dernier titre paru dans le cas d’une publication trimestrielle. C’est aux directions d’identifier les salariés éligibles d’après ces critères et de les contacter ensuite, ce n’est pas au salarié d’aller le demander. Toutefois, il ne faut pas hésiter à contacter les élus ou le syndicat pour l’exiger si la direction rechigne à appliquer la loi. Nous vous renvoyons également à notre communication du 17 avril « Chômage partiel pour TAD et pigistes : le gouvernement donne le mode d’emploi ».
Isolement sanitaire ou garde d’enfants
Les correcteurs rémunérés à la pige doivent pouvoir accéder librement, comme tous les autres salariés, aux dispositions prévues récemment par le gouvernement en cas d’isolement sanitaire ou pour les parents d’enfants de moins de 16 ans. Ainsi, les correcteurs rémunérés à la pige doivent pouvoir bénéficier, en plus des indemnités journalières de la Sécurité sociale sans délai de carence, de l’indemnisation complémentaire versée par l’employeur dès le premier jour d’absence (décret 2020‐193). Attention, à compter du 1er mai, les salariés en arrêt garde d’enfant seront basculés en chômage partiel !
Accès à l’information
Trop souvent, les salariés rémunérés à la pige ne bénéficient pas d’un accès aux informations internes de l’entreprise. En temps normal, c’est déjà une aberration qui place l’employeur dans l’illégalité, mais dans une situation aussi grave que celle que nous traversons actuellement avec l’épidémie de Covid-19, c’est intolérable. Les correcteurs rémunérés à la pige doivent pouvoir accéder facilement à toutes les informations transmises par l’employeur aux salariés ! Ajouter leurs adresses mail aux listes de diffusion de l’entreprise ne doit pas être bien compliqué… Et cela réparerait une injustice.
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Le formulaire d'adhésion
Les correcteurs syndiqués peuvent déposer leur CV sur le site, régulièrement consulté par des employeurs.
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