Pour tous les correcteurs,
lecteurs-correcteurs et rédacteurs-réviseurs
Les correcteurs et correctrices se sont organisés en syndicat dès 1881 et ont rejoint la CGT en 1895. Aujourd’hui réunis en section de métier dans le Syndicat général du Livre et de la communication écrite CGT, nous avons pour vocation de fédérer et défendre tous les correcteurs, qu’ils travaillent dans la presse, l’édition ou la publicité, sous un statut salarié (TAD, pigistes) ou de microentrepreneur.
Communiqué de l'intersyndicale du Parisien – FO, SNJ, SNJ-CGT, SGLCE-CGT – à propos du plan d'économies annoncé par la direction lors du dernier comité d'entreprise.
Vous avez bien travaillé ! Vous avez déménagé, participé à la mise en place d’une rédaction bimédia, vendu de la publicité dans un marché difficile avec moins de collègues, relevé le défi de la nouvelle formule de l’édition du dimanche dans des délais plus que serrés ; vous avez dû maîtriser de nouveaux outils et process sans renfort ni accompagnement... malgré des effectifs qui, globalement, ont baissé sur l’ensemble de l’UES Le Parisien depuis le rachat du journal par le groupe LVMH. Et, rappelons-le, sans aucune augmentation de salaire générale en 2017.
Les premiers résultats de votre implication commencent tout juste à se faire sentir. Le nombre d’abonnés (papier et Web) est en augmentation depuis trois mois, passant par exemple de 7 000 à 10 000 pour l’édition numérique.
A l’occasion du dernier comité d’entreprise, qui s’est tenu le 17 avril, la direction du Parisien remercie les salariés de leurs efforts d’une bien curieuse manière.
Comment ? Avec un plan d’économies, pudiquement appelé « maîtrise des frais généraux », à effet immédiat.
Ce tour de vis comprend trois points :
1. « Maîtrise » du volume des notes de frais. L’objectif de la direction est d’atteindre une réduction de 20 %. En appliquant strictement les règles édictées il y a quelques années sous l’ère Amaury, la direction estime qu’une partie de l’objectif sera atteint.
2. Plus de remplacement de courte durée (7 jours calendaires) par des CDD.
3. Examen de la situation de chaque CDD aujourd’hui en place.
Il s’agit, pour la direction, « de regarder chaque cas pour savoir si on garde... ou pas ».
Les organisations syndicales dénoncent cette logique uniquement comptable qui ne peut qu’avoir des répercussions négatives sur la qualité éditoriale du journal et les conditions de travail, déjà dégradées, de toutes les catégories de salariés au sein de l’entreprise.
Car ne nous trompons pas. Tout cela signifie que des postes risquent d’être, de nouveau, supprimés.
Cela fait des mois que les organisations syndicales pointent du doigt, dans tous les services des différentes entreprises qui composent le groupe Le Parisien, le non-remplacement de certains postes mis en danger depuis la cession de l’entreprise par un jeu de bonneteau.
Cette annonce est particulièrement mal venue et à la limite de la provocation. Nous réclamons, comme nous le faisons chaque mois en DP, le remplacement de tous les postes en suspens ou supprimés à l’occasion de la clause de cession et suite au déménagement.
Ne pas remplacer une absence de moins de 7 jours ? C’est la porte ouverte à une nouvelle surcharge de travail. Comment par exemple un service peut-il fonctionner correctement, pendant une semaine, sans assistante ou assistant parti(e) en vacances ?
Quant à la nouvelle coupe annoncée sur les notes de frais, elle revient à faire peser une suspicion inacceptable d’abus sur des dépenses avancées par des salariés... pour simplement faire leur travail. Il est utile de rappeler qu’un premier effort a été fourni par l’ensemble des salariés depuis le 1er janvier 2015 et la mise en place de nouvelles règles sur les notes de frais, avec notamment une baisse drastique des indemnités kilométriques.
Ajoutons à cela des propositions très insuffisantes dans le cadre des négociations salariales et les menaces qui pèsent sur les pigistes, c’est pourquoi l’ensemble des organisations syndicales revendiquent :
1. Le remboursement des notes de frais sur la même base actuelle mais avec la revalorisation des indemnités kilométriques sur la base du calcul « prix du carburant et coût de la vie », conformément aux dispositions actées par la direction depuis 2006.
2. Le remplacement des absents là où il le faut, quand il le faut, quel que soit le nombre de jours d’absence, pour que l’ensemble des tâches soient assurées comme il le faut.
3. Le maintien de tous les postes et le rétablissement de ceux supprimés au sein de l’entreprise depuis la clause de cession et le déménagement.
Les organisations syndicales considèrent qu’avec de telles annonces la direction envoie un très mauvais signal à l’ensemble des salariés et prend la responsabilité d’entraîner l’entreprise dans une spirale négative.
Paris, le 20 avril 2018
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