Pour tous les correcteurs,
lecteurs-correcteurs et rédacteurs-réviseurs
Les correcteurs et correctrices se sont organisés en syndicat dès 1881 et ont rejoint la CGT en 1895. Aujourd’hui réunis en section de métier dans le Syndicat général du Livre et de la communication écrite CGT, nous avons pour vocation de fédérer et défendre tous les correcteurs, qu’ils travaillent dans la presse, l’édition ou la publicité, sous un statut salarié (TAD, pigistes) ou de microentrepreneur.
Les correcteurs de presse CGT sont signataires de cette tribune de salariés de la presse mobilisés contre la réforme des retraites.
Tribune. Malgré cinquante jours de grève, le projet de réforme des retraites est présenté ce vendredi en Conseil des ministres. Depuis le 5 décembre, le gouvernement ne l’aura modifié qu’à la marge, promettant des ajustements à certains secteurs, assurant à d’autres que le nouveau régime dit «universel» ne leur serait pas appliqué. Mais l’écrasante majorité des fonctionnaires et des salariés du privé demeurent concernés par ce texte. Cela inclut évidemment les journalistes (rédacteurs, éditeurs, photographes, correcteurs, graphistes, etc) qui font face par ailleurs et depuis de longues années déjà à la dégradation de leurs conditions de travail : multiplication des plans sociaux, de départs et des carrières à trou, baisse de la rémunération et affaiblissement des droits sociaux des pigistes et horaires à rallonge en raison du développement de l’information en continu.
Loin d’apporter la «justice sociale» tant vantée, le texte du gouvernement sème au contraire le doute sur le sort qui sera réservé à chacun·e, creuse les inégalités existantes, tout en négligeant ceux et celles qui triment dans un travail pénible. Et, quoi qu’ait pu en dire le gouvernement, le fameux «âge d’équilibre» (dit «âge pivot») figure toujours dans la loi, qui n’a rien perdu de son essence : pousser tout le monde – et surtout celles et ceux qui y ont le moins intérêt pour préserver leur santé – à travailler plus longtemps (jusqu’à 65 ans pour la génération 1975, puis bien au-delà pour les suivantes), indépendamment du nombre d’années passées à cotiser. Enfin, ce texte gouvernemental risque de fragiliser encore plus la situation des plus précaires d’entre nous, pigistes et CDD, majoritairement des femmes (1) et déjà pénalisés par la réforme de l’assurance-chômage en 2019.
Travaillant pour plusieurs rédactions, titulaires ou pigistes, nous réitérons donc ce vendredi notre participation à ce mouvement de grève et réaffirmons notre solidarité avec toutes celles et ceux qui contestent cette réforme depuis le début et appelons à rejoindre les cortèges partout en France. Pour protéger les droits qui sont les nôtres et que nous partageons avec la plupart des salariés en France, et pour demander que le système de retraites, s’il doit effectivement être corrigé, le soit dans l’esprit d’une véritable justice sociale et non sous la forme d’une énième réforme néolibérale.
(1) Les précaires (hors CDD) représentent 26,2% des cartes de presse selon les derniers chiffres de la Commission de la carte en 2018. Et 53% des pigistes sont des femmes.
Par un collectif de salarié·e·s grévistes et salarié·e·s solidaires de Libération, l’Obs, le Figaro, l’Humanité, l’Equipe, le Monde, le Parisien, Mediapart, Télérama, Courrier international, les Inrocks, le Media, StreetPress, Reporterre, Regards, Frustration, le Vent se lève,Prismamedia, Reworld media, NextRadio TV, RMC info, Radio Nova, RFI, Radio Parleur, France 24, Monte Carlo Doualiya (MCD), AEF info ; de pigistes de la Fourmilière, Youpress, les Incorrigibles, Profession : Pigiste, Ras la plume, Reporters en colères (REC) ; et de syndicats : SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SUD-Culture, Info’com-CGT, SGLCE-CGT Correcteurs.
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