Ce militant libertaire infatigable était un correcteur exigeant, amoureux autant de la langue que de l’imprimerie. Il entra en correction en 1979, sous l’aile bienveillante de Georges Rubel. Comme il était alors de coutume, il fit ses premiers travaux de correction dans le labeur, avant de rejoindre l’Encyclopædia Universalis. En 1987, il entra en presse parisienne, à L’Humanité (1987-1999), puis au Monde (1999-2006), où il finit sa carrière.

Adhérent du syndicat, il y eut plusieurs responsabilités : membre du comité syndical de 1992 à 2001, puis responsable du secteur solidarité internationale et, enfin, secrétaire au placement en 2001. C’était une figure connue et reconnue, fidèle et engagée. Bienveillante, aussi.

Parallèlement à son militantisme syndical, il fut l’un des grands artisans de la construction du réseau français de solidarité avec la rébellion zapatiste du Chiapas, au Mexique, en étant l’un des animateurs les plus actifs du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte. C’était aussi un éditeur passionné, qui animait les petites éditions Rue des Cascades, qui ont publié quelques trésors, entre textes du sous-commandant insurgé Marcos et essais de Raoul Vaneigem. Des choix éditoriaux qui répondaient moins à des logiques marchandes qu‘à l’envie de partager des parcours de vie, de diffuser des idées, des savoirs, par l’intermédiaire de petits livres impeccablement fabriqués. 

Si Marc était un homme de l’imprimerie, il avait aussi fait son trou sur le Web, comme on dit, en créant et animant le site La Voie du jaguar, qu’il présentait comme un réseau d’informations et de correspondance pour l’autonomie individuelle et collective. 

Marc nous manque déjà. Il manquera à toutes celles et tous ceux qui se battent pour l'émancipation, qui refusent la résignation devant les injustices, les oppressions, la misère.

Bon vent, camarade !